Il était une fois
Une petite fille
Qui croyait aux rêves
Pas ceux qu'on fait en dormant
Non.
Ceux qu'on voudrait voir se réaliser
La petite fille aimait se promener au clair de lune
Elle était sa confidente
Et quand la petite fille était triste
Personne n'était mieux placée pour la consoler
La petite fille était passionnée par la nature et les animaux
Elle aimait les gens aussi
Quels que soient leurs défauts où leurs qualités
Elle sentait ce qui était bon en eux et voulait faire ressortir le meilleur d'eux-même
Elle savait aussi la part de méchanceté que l'on porte en soi,
Mais ne voulait pas y prêter attention
Elle chantait du matin au soir et du soir au matin
Presque toujours joyeuse
Sauf quand quelqu'un cher à son coeur se perdait sur de tristes destins.
Alors, son chant se faisait grave et mélancolique.
Sa voix limpide et mélodieuse se brisait sur sa douleur.
Telles les vagues dans la tempête s'éclatent sur les rochers.
Toute âme qui l'entendait ne pouvait s'empêcher de verser des larmes.
Un jour, cette petite fille tomba follement amoureuse du dragon du royaume voisin.
C'était un dragon amer que l'on prétendait sans coeur.
Il était sans cesse en colère et à tout le monde faisait peur.
Du haut d'une colline la petite fille entendit sa plainte, et dès lors, elle ne voulut vivre que pour sauver cette âme éteinte.
Elle courut monts et merveilles, puis égouts et marais glacés, elle courut à perdre haleine, portée par son coeur ailé.
Parvenu devant la demeure du dragon, elle s'écroula de tout son long qui ne l'était pas.
Le dragon, pour qui l'heure était venu de chercher son repas, la trouva étendue là.
Comme il n'était pas si méchant, et que la présence de la petite fille l'intriguait, il s'assit à ses côtés attendant qu'elle se réveille.
Enfin elle ouvrit les yeux.
-Que fais-tu la pauvre fillette? grogna le dragon d'une terrible voix.
-Je viens te conter fleurette et apaiser tes tracas, répondit l'innocente.
-Pourquoi pense-tu que j'ai besoin de toi? Je vis de ma rancoeur et de ma peine, sans elles je deviendrais quoi?
-Nous pourrions jouer ensemble, je t'apprendrais à chanter, nous volerions à travers les landes et les paysages enchantés. Tu seras mes ailes et moi ta mésange, et à tire-d'elles nous tutoierons les anges.
-Prétentieuse inconsciente! Je ne veux pas de toi! Je m'habille de haine et ne m'aime même pas.
Mais la petite était obstinée et le dragon trop âgé pour lutter.
100 nuits et 100 jours, elle y mis toute son ardeur et son amour, pour tenter de raviver en lui une flamme, un tambour.
Quelquefois elle croyait toucher au but, il se passait quelques jours où le dragon semblait heureux, mais bien vite il se lamentait:
-Un jour tu va me quitter, et alors je serais plus triste encore qu'avant de te rencontrer.
Elle eut beau le rassurer, lui jurer de toujours être à ses côtés, le dragon qui se prenait pour un sage qui sait tout, ne changeait pas.
Alors de guerre lasse, vidée de son énergie, un jour elle plia bagage et c'est ainsi que l'histoire finit.
(Fin proposé par mon ami Xavier:)
C'est alors que le vieux dragon comprit le bonheur.Son coeur insensible se mit a trembler si fort que la campagne environnante perdit ses feuilles, une à une elles tombèrent sur le sol. Le dragon découvrit son coeur atrophié par des années de rancoeur,et se mit à pleurer toutes ses années de solitude acharnées. A ce jour,on peut voir un dragon qui chante, la complainte de la fée qui lui rendit la vie, à travers la campagne, dont les arbres ont les feuilles collées sur les branches par des larmes de dragon...