J'ai la bouche comme un cendrier,
Mais cela ne m'empêche pas de fumer...
Dans la nuit je me promène,
Je ne sais où mes pas m'entraînent.
Je suis mon chien qui vagabonde,
La lune me tient compagnie,
Elle se sent un peu seule aussi,
Elle nous éclaire de sa figure ronde,
Elle est une fidèle amie...
Cette nuit est calme et propice,
A contempler ma chère complice,
Elle m'hypnotise et me fascine,
Et le nez en l'air je re-dessine,
Ma vie telle que je l'envisage,
D'une beauté presque sauvage,
Comme d'hab je nage en plein mirage...
Un homme à sa fenêtre se penche,
Pour lui aussi la nuit est blanche,
Un nuage de fumée l'entoure,
Sûrement encore un que l'amour,
A négligé ou malmené,
Il est plongé dans ses pensées...
Moi je chantonne doucement,
Ma voix résonne et me rassure,
Malgré ses nombreux éraillements,
Ell est encore à peu près pure...
Je ne sais toujours pas où je vais,
Mais sans aucun doute j'y arriverais,
Demain ou un autre jour,
Je ne ferai plus demi-tour,
J'avance et regarde droit devant,
Sans savoir ce qui m'attend,
Peut-être bonheur et joie,
Peut-être horreur et effroi.
Ça me donne un peu le vertige,
Car même si c'est moi qui dirige,
Je ne suis pas maître des éléments,
Qui peuvent changer à tout moment,
Mais cela fait partie du jeu,
Chacun essaie de faire de son mieux,
Dans ce tourbillon qu'est la vie,
Moi je l'aime et je lui souris.
J'ai la bouche comme un cendrier,
Mais je continue à fumer...