Voilà 3 fois que j'efface mon texte, totalement insatisfaite de ce que j'écris.
Je me trouve lourde, maladroite, embrouillée, pompeuse, bref chiante!
Et pourtant j'ai une envie, que dis-je, un BESOIN irrépressible d'écrire!
Mais j'ai tellement de trucs dans ma tête que j'ai du mal à faire le tri...
Ok, vous vous en foutez de tout ça, je me cherche des excuses...
Oulala je sens que je vais encore appuyer sur delete...
Non!
Laissez-moi une seconde, je vais rassembler mes idées et tenter d'être un minimum cohérente...
C'est la faute à ma conscience en fait!
A force de vouloir prendre du recul, je suis tellement loin de moi-même que je m'éparpille dans toutes les directions!
Je crois que j'ai envie de faire un petit bilan de conscience.
Voilà deux-trois trucs que j'ai réalisé depuis peu et que j'ai envie de partager.
Tout d'abord, j'ai enfin compris ma vilaine habitude de mentir.
Oh, jamais sur des choses importantes, bizarrement, j'ai plutôt tendance à cacher des trucs futiles.
Du genre, j'avais rendez-vous avec vous, mais j'annule parce que finalement je n'ai plus envie ou la flemme, je vous raconte un bobard pour annuler.
C'est nul, je le reconnais totalement, et vous pourriez penser que je me fous de votre gueule, et que je m'en tape de vous.
Sauf que pas du tout!
La raison profonde qui motive ce mensonge, est que j'ai peur que vous me rejetiez.
J'ai peur de me montrer telle que je suis, ou encore de vous blesser et donc que vous ne m'aimiez plus.
Ben oui, j'ai beau avoir acquis un peu d'autonomie au niveau de mon amour-propre, je suis quand même encore un peu dépendante de vous, mes amis, ma famille, pour vous cacher parfois la vérité.
En fait, il m'est beaucoup plus aisé de dire la vérité à quelqu'un dont je me fous éperdument, alors qu'à l'inverse, plus je tiens à vous, plus il y a un potentiel pour que je vous mente un jour ou l'autre...
Bon ce n'est pas non plus une règle, il se peut que j'ai suffisamment confiance en vous et en moi pour me montrer telle que je suis.
Attention, je suis consciente que c'est nul de mentir, et je suis la première à ne pas aimer qu'on le fasse avec moi! Mais je me trouve toujours un tas d'excuses pour le faire, ben oui, avant de vous mentir, je me mens à moi-même...
Je me retrouve actuellement empêtrée dans un mensonge tout pourri qui risque d'être découvert incessamment sous peu.
Mon premier réflexe a été de me lamenter sur mon sort, à l'idée d'être prise à mon propre piège.
Et puis, après réflexion, je me dis que c'est une belle occasion de progresser sur moi-même, tout en sachant que ça va pas être simple.
Le mieux c'est que je vous raconte.
Je travaille dans des écoles, avec des enfants handicapés. Je viens en soutien de la maîtresse auprès de ces élèves particuliers, afin de les aider à apprendre et à gagner en autonomie.
Bon jusque là c'est cool, j'aime ce que je fais, je me sens utile, les mômes sont adorables...
Je bosse dans deux écoles.
Dans l'une d'elles, je ne travaille qu'un jour par semaine.
Sauf que l'enfant dont je m'occupe dans cette école est assez souvent absent.
Un jour, la directrice me propose d'aller dans l'autre établissement lorsque l'enfant n'est pas là, ne voyant pas l'intérêt que je reste dans la classe puisqu'il n'y a que lui qui nécessite un accompagnement.
J'accepte la proposition.
Je me rends donc à la seconde école, mais la directrice de celle-ci me répond que non, je n'ai pas le droit de changer même si l'enfant n'est pas là, qu'au niveau des assurances ce n'est pas possible, blablabla...
Je repars dans le sens inverse.
Et là en route je me dis, c'est trop bête, je vais donc être inutile pendant une journée.
Et je déteste me sentir inutile.
Non en fait c'est pire que ça, j'ai la phobie de me sentir inutile!
Alors je décide de ne pas retourner à l'école ce jour-là.
J’appelle une amie, qui vient d'avoir un bébé, mon filleul, je sais qu'elle ne sera pas contre un coup de main, et moi je serais ravie de l'aider et de profiter de mon loulou qui plus est.
Voilà comment commence l'histoire...
Par la suite, cela arrive assez souvent que cet enfant ne sois pas là, je continue donc ma supercherie...
Jusqu'au jour où...
La directrice de cette école me dit qu'elle va bientôt voir sa collègue et lui dire que ça risque de se reproduire régulièrement pour les deux mois d'école qui restent...
Aïe!
Si elle lui en parle, l'autre va lui dire que non, que je ne viens jamais ce jour-là, puisque c'est interdit...
Aïe aïe aïe...
Je repars de l'école la tête basse en me demandant comment me sortir de cette situation plus qu'embarrassante...
En premier, j'essaie de trouver un mensonge.
Sauf que...je suis suffisamment consciente que ça ne va qu'aggraver les choses.
Je peux aussi croiser les doigts pour que cette rencontre ne se fasse pas et qu'ainsi personne ne découvre le pot aux roses...Sauf que si ça se produit...
J'en arrive à me poser la question suivante:
Qu'est-ce que je crains le plus?
Parce que je vous assure que ça me prend vraiment la tête!
C'est le problème d'être conscient de ses actes, du bien et du mal...
Ce qui m'inquiète le plus, c'est la réaction de (on va l'appeler Katy) Katy, quand elle apprendra que ça fait des mois que je lui mens.
C'est une femme que j'apprécie, que j'admire même, elle a du caractère, des valeurs, elle est droite et honnête, elle est sensible aussi, elle a tendance à être trop gentille et a du mal à mettre des limites pour se protéger. On a eu des discussions assez intimes, sur divers sujets, et je me dis que la découverte de ma trahison risque de la blesser et surtout de la décevoir.
Hors...je ne supporte pas l'idée de décevoir.
Alors, ce qui me met le plus mal à l'aise dans tout cela, c'est que je crains qu'elle se culpabilise et regrette de m'avoir fait confiance, qu'en fait, elle se remette en cause par rapport à ce que moi j'ai fais.
Mais elle n'est en rien responsable de ça!
Pourtant, je sais que c'est l'une des premières réactions qu'on a quand on se sent trahi.
Alors quoi faire?
Évidemment, je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps avant de trouver la réponse.
Je dois lui avouer la vérité, avant qu'elle ne la découvre par elle-même et se retrouve en plus dans une position plus qu'inconfortable en face de sa collègue.
Qui perdrait elle aussi le peu de confiance qu'elle peut avoir en moi...
Pfiou...
Là, j'ai envie de me lamenter sur mon sort, pauvre de moi, quelle idiote j'ai été d'agir ainsi!
Oui, sauf que ce n'est absolument pas constructif de me dire ça.
J'ai envie de saisir cette opportunité pour sortir de ma zone de confort.
Je vais prendre le risque de me montrer sous mon plus mauvais côté, et j'accepterais la punition, quelle qu'elle soit, sachant que le plus important est la leçon que je vais pouvoir en tirer.
En faisant un pas de plus vers l'acceptation de mon imperfection et en me rendant responsable et capable de m'améliorer, je vais utiliser ce moment comme marche pied pour m'élever vers la meilleure version de moi-même.
Parce que c'est mon but premier, progresser, m'améliorer, faire de mon mieux, chaque jour, en sachant que selon les jours mon mieux sera plus ou moins élevé.
Bon, mardi, va falloir que je mette les bouchées doubles...